J’en rêvais depuis si longtemps et c’est déjà terminé.

 

Ma mission au Sénégal avec CPA sans frontières et l’UPA Développement International se préparait depuis 2 ans; monter divers scénarios, présenter un plan de communication et de financement à mes patrons, le peaufiner et le présenter à la haute direction, attendre de savoir quand et où je partirais, participer à une formation pré-départ et finalement, enfin, faire mes bagages.

 

J’ai donc passé 2 semaines à offrir un soutien en comptabilité auprès des employés du Cadre de concertation des producteurs d’arachides, en vue de leur assemblée annuelle générale, à laquelle j’ai d’ailleurs pu assister. Bon, je dois vous avouer que je n’y ai pas compris grand-chose, les participants s’exprimant principalement en Wolof. Mais j’en ai retenu deux choses : tous les participants étaient entièrement dédiés à la réussite des agriculteurs, incluant un nombre grandissant de femmes, et les effets des changements climatiques sont un des enjeux les plus préoccupants pour ces producteurs agricoles. J’ai donc compris à quel point mes efforts, aussi petits soient-ils, avaient tout de même contribué à leur avancement.

 

J’ai donné de la formation en comptabilité et en contrôle interne, révisé le manuel de procédures et effectuer des recommandations afin qu’il soit davantage respecté, formé la comptable à utiliser des fonctionnalités avancées dans Excel, notamment en automatisant le plus d’opérations possibles et aidé à la production d’un budget de réalisation de leur plan d’action.

 

Œuvrant dans le domaine du conseil de gestion, notamment en optimisation et digitalisation de la fonction finance, disons que c’était pas mal dans mes cordes. En termes de compétences techniques en tout cas. Mais pour ce qui est des compétences douces (communément appelées « soft skills ») comme l’ouverture d’esprit, le travail d’équipe, la communication et l’empathie, disons que c’est plutôt moi qui en suis ressortie grandie. Il n’y a rien comme sortir de sa zone de confort pour aider à élargir ses horizons.

 

Je vous avoue que je peine à bien exprimer ce que j’ai vécu au Sénégal en à peine deux semaines. Il me semble que tout ce qui me vient en tête n’est que cliché; « rencontres extraordinaires », « échanges enrichissants », « je m’en souviendrai toute ma vie », etc. Après tout, je ne suis pas écrivaine, seulement une comptable plutôt à l’aise avec une description juste et fiable des faits.

 

Mais une rencontre durant mon séjour, en dînant chez Habi, la comptable du CCPA que j’ai formée dans Excel et supportée dans la production des rapports financiers annuels, résume bien mon expérience. Un des colocataires d’Habi me demande « Vous savez ce qui nous distingue, nous les Sénégalais? C’est notre joie de vivre! » Et c’est ce que j’ai ressenti émanent d’eux à coups de « mais bien sûr! », « Si! Si! Pas de problème! », immanquablement accompagnés d’immenses sourires authentiques, de poignées de mains franches et sincères, sans oublier les généreuses accolades.

 

Depuis mon retour, je trouve difficile de croire que j’aie pu vivre autant de choses en seulement deux semaines de mission. J’en suis même un peu étourdie et j’ai parfois l’impression d’avoir rêvé ces 2 semaines passées au Sénégal... alors je regarde mes photos et ça me rassure.

 

À celles et ceux qui se disent que c’est trop compliqué, trop loin, trop différent, trop demandant, je dis ceci : si vous arrivez à lâcher prise, vous réussirez tellement plus facilement à sortir de votre zone de confort. Et l’effort en vaudra mille fois la chandelle.

 

Bon voyage!

Eve Mâsse, CPA, CMA, MBA